Vaclav se promenait, depuis la veille, dans l'enceinte du monastère, regardait les vitraux, les statues, entrait dans la chapelle, en ressortait, y entrait à nouveau, guettait les moines, déambulait lentement, humant l'encens et le parfum de cire, pointant le bout de son nez dans les ateliers, souriant à tout, à tous, puis retournait à la chapelle, se posait mille questions, regardait Pouyoun cirer les bancs et le confessionnal, riait puis s'asseyait songeuse, se relevait, allait grignoter du pain au réfectoire, pensait à la longue route qui les avait conduits ici.
Après une longue méditation, elle se rendit dans sa cellule, prit sa plus belle plume, son parchemin et adressa une lettre au Père Abbé.
Mon Père, je ne suis que pour quelques jours, quelques heures, en votre communauté. L'heure est venue pour moi de vous demander le baptême en ces murs, loin du chahut des villes et des hommes, dans le silence, la solitude et le recueillement de votre chapelle. Quelle joie serait-ce.
Vaclav