Histoire de l'abbaye de Tastevin

Voici la première partie de l'histoire de l'abbaye, ecrite par frère Stym. Rendons hommage à son travail et son devouement.






Citation: L’histoire
de l’Abbaye de Tastevin remonte à des temps lointains. De cette époque
peu de documents sont parvenus jusque nous intacts. Une grande partie
de la mémoire de Tastevin est une mémoire orale qui s’est transmise au
travers des générations.



Voici donc l’Histoire de notre chère Abbaye telle qu’elle est
arrivée à mes oreilles et je vais tâcher de vous la restituer le plus
fidèlement possible.
Les premières pierres de l’Abbaye furent posées par des hommes qui
s’étaient donné la charge de prêcher la foi en pays d’Artois. A cette
époque l’Artois n’était pas encore l’Artois et le Royaume de France
n’existait pas. La région était soumise aux infidèles païens, on les
appelait les Francs ou les Germains selon les régions. Ces rustres ne
connaissaient pas le message de Christos et vivaient encore d’anciens
cultes obscurs où ils vénéraient plusieurs Dieux le plus souvent
guerriers.



Ces hommes qui désiraient porter le message de Christos, se
disaient petits fils d’anciens fidèles de Samoth qui auraient eu la
charge de prêcher dans d’autres régions. Reprenant les mêmes objectifs
que leurs aînés il voyagèrent à travers ce que serait plus tard le
Royaume de France puis décidèrent un jour d’installer un lieu pour
prier Dieu au beau milieu d’une plaine fertile du Nord. Ils voulaient
que ce lieu devienne un phare au milieu de l’océan païen qui les
entourrait, un lieu pour fidéliser et rassembler les hommes et les
femmes croyant en Dieu.

Tastevin venait de naître.



Une première chapelle fut édifiée par leurs soins. C’était une
petite battisse avec juste l’essentiel pour prier et honorer Dieu. De
cette battisse il ne reste plus grand-chose ormis la crypte. Ils
construisirent rapidement un petit bâtiment, non loin de la chapelle,
pour pouvoir vivre leur quotidien de prières et d’Amour pour dieu. Ce
bâtiment était le premier réfectoire de la future Abbaye. Les hommes se
procuraient de la nourriture et des biens terrestres en organisant des
échanges avec les populations autochtones. Ils produisaient des légumes
et élevaient quelques bêtes qu’ils troquaient ensuite contre des tissus
ou du vin. Les populations locales les toléraient tant que leurs
contacts se limitaient à de simples échanges. Mais les prêcheurs de la
vraie foi ne désespéraient pas et voulaient avant tout faire passer
leur message.



Pour mieux convaincre ces guerriers avides de batailles et de sang
versé ils s’intéressèrent de près à leurs croyances et tentèrent
d’adapter les mythes et légendes de ces barbares à la Religion
Aristotélicienne. Ils y mirent beaucoup d’efforts et commencèrent par
traiter de cela avec les femmes et les enfants ils pensaient que se
serait plus facile de les convaincre que les guerriers sanguinaires.
Ils commencèrent donc à fidéliser quelques femmes qui venaient de temps
en temps les voir dans leur lieu de culte. Au début elles les
regardaient par curiosité sans trop comprendre le pourquoi du comment
mais petit à petit elles participaient de plus en plus.



Les femmes et les enfants s’impliquaient maintenant dans la petite
communauté religieuse et les évangélisateurs firent bientôt les
premiers baptêmes en la chapelle de Tastevin. Fiers de leurs réussites
les prêcheurs érigèrent bientôt une statue dans un petit jardin
attenant à la chapelle. Cette statue à une histoire qui lui est
particulière : une partie des hommes voulaient représenter Christos car
il n’était pas souvent représenter. L’autre partie se voulait plus
traditionnelle et souhaitait représenter Aristote. Ne sachant lequel
des deux représenter ils décidèrent de représenter les deux en une
seule statue. C’est pour cela qu’Aristote est représenté au pied de la
Sainte Croix de Christos. C’est une statue unique en son genre et cela
doit être la seule dans un édifice aristotélicien à représenter, ainsi,
nos deux prophètes. Le jardin où est disposée la statue était simple et
ne comportait qu’un carré d’herbe verte comme pour montrer l’humilité
d’Aristote et de Christos face à leurs Œuvres respectives. Cette statue
se trouve encore en place et se situe au centre du cloître actuel de
l’Abbaye.



Il restait encore les guerriers à convertir et il s’agissait là
d’une autre paire de manche. Leurs cultes étaient ancrés dans leurs
mœurs et les faire changer de culte équivalait à changer une partie de
leur culture. Les missionnaires avaient l’habitude d’entamer des
discutions avec ces guerriers et pour faciliter les choses, connaissant
leurs penchants pour la boisson, ils se réunissaient autour d’une tasse
de vin dont les Francs raffolaient. Cette façon d’essayer de convertir
les Francs marqua les prêcheurs qui l’appelaient la conversion à la «
tasse de vin », et cela devint tellement célèbre qu’il décidèrent de
nommer leur Abbaye « tastevin » en souvenir de cette manière de
convertir.



Mais un élément allait jouer en leurs faveurs. Un chef nommé
Clovis, grand guerrier eu à mener un combat contre une autre tribu qui
occupait le secteur. Malgré ses grandes aptitudes à guerroyer Clovis,
fut gravement blessé et tomba à terre. La bataille était perdue mais
Clovis vivait encore. Il fut transporté jusqu’à son village. Les
prêcheurs étaient présents dans le village au moment où l’on apportait
le corps déchiré de Clovitis.
Ils accoururent afin d’aider au mieux le malheureux, ils le pansèrent
et lui apportèrent les premiers soins. Et ils veillèrent à son chevet
en priant. Clovis avait gardé en partie sa conscience et quand il vit
le prêcheur prier il lui dit à voix basse :

« Si ton Dieu que tu vénère constamment parvient à me guérir je me
convertirais à ton culte » et il s’effondra à demi inconscient.



La semaine passa et les prêcheurs priaient pour le salut du pauvre
chef. Le lundi lorsqu’ils arrivèrent dans la demeure du chef ils eurent
la bonne surprise de le voir conscient et prêt à se lever. Clovis vit
arriver les Hommes et leur dit :

« Je suis obligé d’avouer que vos croyances sont plus efficaces
que les nôtres. Mes Dieux m’ont abandonner mais le votre ma soutenu.
Donnez moi de quoi comprendre et les moyens de croire en votre Dieu ».
Et c’est ainsi que Clovis fut Converti en ces lieux. Il y eu il parait une statue de ce moment mais aucune trace n’est visible dans le monastère.



Les prêcheurs avec l’arrivée de nouveaux fidèles agrandirent dans un
premier temps le lieu de prières et rebâtirent une chapelle par-dessus
l’ancienne en style Roman. Puis ils durent agrandir le réfectoire car
de nouvelles vocations arrivaient chaque jour. Ils développèrent
l’agriculture en fabriquant désormais leur propre bière. Ils
connaissaient les penchants alcoolisés des nouveaux fidèles et ceux-ci
reprochaient aux missionnaires de ne rien faire au niveau de
l’agriculture pour développer la vigne. Ils n’étaient pas de fins
agriculteurs et dans cette région assez froide il leur était difficile
avec leurs maigres connaissances de produire du vin. Mais un jour un
jeune prêcheur qui était en charge de la pharmacie fit une découverte
essentielle. Les missionnaires avaient l’habitude d’utiliser le houblon
pour ses propriétés diurétiques. Ils le faisaient sécher pour le garder
dans leur pharmacie. Le jeune pharmacien commit ainsi une erreur, se
trompant de produit il mit à macérer des graines de houblon au lieu de
baies censées traiter les maux de tête. Quand il revint quelques jours
après il s’aperçut de son erreur et il vit que le houblon qui avait
macéré avait une couleur ambre et cela sentait une douce odeur de
fermentation. Il décida de prendre le jus de macération il le passa à
la chauffe et dans un alambic comme pour un procédé de distillation et
il sortit une boisson légèrement pétillante et agréable à boire. Il
venait de découvrir quelques bases de fabrication de la bière. Depuis
l’Abbaye dans une tradition séculière continue à produire ce doux
breuvage.


Tout semblait fait pour que la petite communauté se développe mais de
sombres choses se profilaient à l’horizon en effet un nouveau concile
qui allait être mis en place par les Chrétiens allait sonner le glas de
la communauté religieuse.